« Il y a quelque chose dans voir loin qui est apaisant pour moi. Je trouve qu'on est beaucoup dans une dictature du présent et, dans le présent, il y a quelque chose qui, pour moi, nous ancre dans un moment, mais nous empêche de voir loin. Quand j'ai acheté la maison à Kamouraska, il y a douze ans maintenant, c'était aussi ça. C'était physiquement voir loin. C'était embrasser le territoire longuement. Aussi, dans ma vie, m'ancrer.
Voir loin. Je n'ai pas toujours été en paix avec l'idée de vieillir, c'est quelque chose avec lequel je dois composer. La nature des années qui s'en viennent n'est pas la même que celle des années qui me précèdent alors comment j'occupe le temps qui me reste. Ça pourrait être quelque chose de sombre qui nous empêche de voir loin, notre finitude, alors que là en ce moment j'ai envie d'embrasser ça et de voir loin. »