Leur nombre connaît une hausse vertigineuse, notamment en raison de la pénurie de main-d'oeuvre qui met à mal le secteur du commerce au détail.
Cependant, depuis quelques semaines, certains utilisateurs habitués de ces machines se plaignent d'un phénomène assez récent: quelques-unes demandent désormais aux clients un pourboire.
Plusieurs clients estiment que les entreprises ayant instauré un tel système leur mettent encore plus de pression dans une période de forte inflation.
Nombreux sont ceux aussi qui déplorent de devoir laisser un pourboire alors qu'il n'y a aucune interaction avec un employé.
Des propriétaires de commerce proposant une telle option estiment pour leur part que cela peut aider à l'augmentation des salaires de leurs employés.
Des clients sont cependant sceptiques à cet effet, étant donné qu'il est impossible de savoir à qui va réellement ce surplus.
Ishita Jamar, professionnelle en relations publiques, qui a elle-même remarqué la hausse de ce phénomène, s'est exprimée sur ce sujet lors d'un entretien avec The Wall Street Journal.
Des professeurs qui tournent leurs recherches vers les pourboires estiment que cela permet aux entreprises de faire porter aux clients la responsabilités de rémunérer leurs employés. Cela leur permet au passage de ne pas augementer leurs salaires.
William Michael Lynn, un professeur étudiant les comportements des consommateurs et la culture des pourboires à la Nolan School of Hotel Administration, rattachée à la SC Johnson College of Business de la Cornell University, dans l'État de New York, explique que les entreprises « profitent d'une opportunité ».
La « gratification » de paiement en libre-service est un exemple de « flux de pourboire », soit un phénomène qui pousse les consommateurs à laisser des sommes en pourboire plus élevées.
Ce phénomène « d'auto-pourboire » est considéré comme une façon de culpabiliser la personne pour qu'elle donne un pourboire, ce qu'elle ne ferait habituellement pas.
« Juste [le fait de demander un pourboire sur les caisses en libre-service], en général, est un peu du chantage émotionnel », estime Garrett Bemiller, lui aussi professionnel des relations publiques à Manhattan, à The Wall Street Journal.
Les entreprises interrogées par The Wall Street Journal ont déclaré que le pourboire est complètement facultatif et que les sommes sont partagées équitablement à l'ensemble des employés.
La question a soulevé de nombreux débats sur les réseaux sociaux.
Source : New York Post