La mise en demeure survient après que la mère ait dénoncé l'inaction de la DPJ dans le dossier de ses enfants. Elle exige donc une réparation, puisque cette inaction lui aura fait perdre ses deux fils.
Dans la lettre qui a été envoyée à la DPJ et au MSSS, il est reproché « l'aveuglement volontaire » du système. On y accuse par le fait même l'organisme de protection de la jeunesse d'avoir mal évalué les différents signalements qui lui ont été faits en ce qui a trait à la sécurité des deux jeunes garçons, de même que d'avoir négligé ces plaintes. La lettre dénonce également le travail de Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
Dans le contexte où la mère de famille, Émilie Arsenault, connaissait les risques de violence de son ex-conjoint, Michaël Chicoine, elle a demandé à plusieurs reprises la garde exclusive de ses enfants. Elle affirmait ainsi connaître le danger que représentait Michaël Chicoine pour lui-même et pour ses enfants. En ce sens, trois signalements ont été rapportés à la DPJ.
Dans un premier temps, c'est le 21 mai qu'une travailleuse sociale dépose une plainte auprès de la DPJ, soit peu de temps après la naissance d'Alex. Le signalement a été rejeté par l'organisme.
Puis, c'est le 9 octobre 2019 qu'un deuxième signalement est effectué. Ce sont des agents de la Sûreté du Québec qui, cette fois-ci, le dépose. La mère reçoit une réponse 60 jours plus tard pour lui annoncer que le signalement n'a encore une fois pas été retenu.
Le troisième et dernier signalement sera effectué le 10 janvier 2020. Toujours, la DPJ refuse la plainte. Ce sera malheureusement huit mois plus tard que les médias annonceront la mort des deux jeunes victimes.
Dans la lettre de mise en demeure, l'avocate de la mère de famille, Me Valérie Assouline, spécialisée en droit de la jeunesse explique la cause de cet envoi. Elle estime que le système a abandonné sa cliente.
Émile Arsenault justifie la somme demandée en expliquant que le montant devait être gros dans le but de démontrer la souffrance quotidienne qu'elle subit.
L'avocate dit comprendre qu'aucun montant d'argent ne peut remplacer des vies humaines, mais que les interventions réalisées par les organismes de services sociaux doivent être modifiées.
La mère exprime vivre le combat de sa vie.
Me Assouline critique également le manque de prise de décision du ministre Lionel Carmant. Selon elle, le gouvernement connaît depuis longtemps les failles de la DPJ, mais n'agit pas pour y remédier. Elle pointe notamment du doigt les longs délais d'attente lors de signalements.
L'avocate termine en expliquant que si la somme demandée n'est pas acheminée à sa cliente dans les dix jours suivants la réception de la mise en demeure, une poursuite sera intentée devant les tribunaux.
Source : ICI Québec (Radio-Canada Info)