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Du nouveau dans la poursuite contre Radio-Canada par son ex-cheffe d'antenne, Pascale Nadeau

PUBLICATION
Gabriel Landry
15 août 2022  (22h04)
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Pascale Nadeau, ex-cheffe d'antenne du Téléjournal de Radio-Canada a intenté une poursuite contre le diffuseur public moyennant la somme de 350 000 $. Cette poursuite survient un an après que le public a appris les circonstances du départ de la présentatrice.

Selon la Cour supérieure, le montant d'abord réclamé dans la poursuite s'élève à 250 000 $ en réparation des dommages moraux « causés par sa conduite abusive, illégale et fautive ». De plus, Mme Nadeau réclame aussi 100 000 $ en dommages-intérêts punitifs pour « atteintes illicites et intentionnelles portées à ses droits fondamentaux de sauvegarde et sa dignité, de son honneur et de sa réputation. »

En 2021, le 5 août, le diffuseur Radio-Canada avait annoncé, par communiqué, que la cheffe d'antenne du Téléjournal week end avait l'intention de prendre sa retraite. Cependant, près de deux semaines plus tard, dans une entrevue, Pascale Nadeau dévoilait ce qu'elle considérait comme les véritables raisons de son départ.

Mme Nadeau affirmait, entre autres, avoir été suspendue sans salaire pendant plus d'un mois, en février, des suites d'une plainte de la part d'un employé concernant des propos qu'aurait tenu l'ex-cheffe d'antenne sur le plateau du Téléjournal . La plainte était une dénonciation anonyme de la part d'une tierce personne, qui aurait agi au nom d'autres personnes.

Pascale Nadeau estimait, dans une lettre envoyée au Soleil avoir été traitée de manière injuste par l'employeur, tout en déplorant que Radio-Canada n'ait pas tenu compte de sa version des faits.

Le même jour, Luce Julien, directrice de l'information de Radio-Canada, convoquait les médias pour nier les dires de Mme Nadeau, qui affirmait que son congédiement était déguisé en départ à la retraite.

Luce Julien précisait que « il était de notre responsabilité de protéger l'ensemble de nos employés », en évoquant un « processus d'enquête rigoureux ». Elle n'a cependant pas clarifié la nature de la plainte à l'égard de l'ex-cheffe d'antenne, « pour protéger la réputation de Pascale Nadeau. »

Me Caroline Biron et Me Ioana Jurca du cabinet Woods, les avocates de Mme Nadeau, disent aujourd'hui que Radio-Canada a « agi de manière délibérée, négligente et intempestive en ayant faussement dépeint Mme Nadeau au grand public comme ayant fait des victimes et que plusieurs personnes en avaient été témoin. » Du même fait, ils considèrent les propos du diffuseur public comme étant « mensongers » et « diffamatoires », et ayant porté atteinte « de manière irréversible à la réputation sans tache » de Pascale Nadeau.

Enfin, les avocats de la demanderesse rappellent « qu'aucune «victime« ou collaborateur n'est venu affirmer qu'ils étaient affectés par les propos de Mme Nadeau » selon le rapport d'enquête.

La poursuite dénonce un communiqué de Radio-Canada publié le 19 août 2021, parlant d'une « campagne interne de dénigrement de la réputation de Mme Nadeau auprès de ses collègues du service de l'Information de la SRC, ainsi que de son équipe de travail, » jugeant du même fait que ces facteurs « ont gravement porté atteinte à sa réputation. »

La poursuite indique aussi que ces atteintes à la réputation de Mme Nadeau ont « Pratiquement mené à sa mort professionnelle. »

« En raison du dénigrement fait par la SRC, la carrière de Mme Nadeau est entachée pour toujours et son seul espoir de tenter de racheter son image auprès du public repose maintenant sur des procédures d'arbitrage. »

L'arbitre Me Jean Allard a rejeté, en janvier dernier, la demande d'amendement portant sur « l'allégation de congédiement déguisé au motif qu'elle avait été déposée hors délais. » Le mois suivant, c'était au tour du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada de déposer un nouveau grief, celui-ci pour congédiement déguisé, atteinte à la réputation et harcèlement de Mme Nadeau.

Source : Le Soleil

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