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Les produits de défrisage capillaire pourraient augmenter les risques de développer un cancer de l'utérus

PUBLICATION
Gabriel Landry
18 octobre 2022  (21h28)
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Une vaste étude des Instituts américains de santé a prouvé que les produits de défrisages utilisés pour lisser les cheveux causent des risques accrus de cancer de l'utérus. Ce produit est particulièrement populaire chez les femmes noires.

L'étude a été publiée lundi dans le Journal of the National Cancer Institute. Elle précisait que les femmes qui ont recours à ces produits plus de quatre fois par an doublent les risques de développer un cancer de l'utérus.

Des études supplémentaires seront nécessaires pour approfondir les résultats obtenus, mais ceux-ci ont porté certains experts indépendants à réclamer plus de réglementations sur ces produits. Ils ont aussi loué l'utilité des recherches concernant ce sujet, puisqu'il est très peu étudié.

Contrairement au cancer du col de l'utérus, le cancer de l'utérus est toutefois une forme plutôt rare, ne représentant que 3% des nouveaux cas de cancer aux États-Unis, qui a connu plus de 66 000 cas en 2022, ainsi que 12 500 décès. Toutefois, les cas de cancer de l'utérus sont en hausse aux États-Unis, particulièrement chez les femmes noires.

L'étude a été menée auprès de 33 500 Américaines, entre 2003 et 2009. Les femmes ont été suivies sur près de onze ans. En tout, c'est un total de 378 femmes qui ont développé un cancer de l'utérus.

Alexandra White, l'auteure principale de l'étude, expliquait que les femmes qui n'avaient jamais utilisé de produits de lissage capillaire avaient un risque de 1,64% de développer un cancer de l'utérus d'ici leurs 70 ans. Toutefois, ce taux montait à 4,05% pour les femmes qui utilisaient souvent ce genre de produits. Comme le soulignait Che-Jung Chang. Coauteure de l'étude :

« Parce que les femmes noires utilisent des produits de lissage ou de défrisage plus fréquemment et ont tendance à commencer plus jeunes [...], ces résultats pourraient être particulièrement intéressants pour elles. »

En effet, 60% des femmes qui ont utilisé les produits de défrisages au cours de l'année se sont déclarées noires.

Il est à noter que les chercheurs n'ont pas récolté d'informations quant aux marques et produits spécifiques. Toutefois, ils ont remarqué que de nombreux produits chimiques fréquemment utilisés pour ces produits pourraient contribuer à l'augmentation des risques de cancers. Ils notaient par exemple le bisphénol A, les parabènes ou encore le formaldéhyde.

Communément appelé formol, le formaldéhyde est notamment utilisé pour les lissages « brésiliens ». Cependant, il est limité à un certain taux dans quelques pays comme la France. Le produit est considéré comme cancérogène.

Alexandra White expliquait à l'AFP qu'un autre mode d'action potentiel pourrait être la perturbation des mécanismes hormonaux :

« Nous savons que ces produits de lissage contiennent de nombreux produits chimiques, dont des perturbateurs endocriniens, et on peut s'attendre à ce qu'ils aient un impact sur les cancers hormonodépendants. »

« L'inquiétude est que ces articles contiennent des produits chimiques qui pourraient agir comme l'oestrogène dans le corps. »

La chercheuse a déjà mené des travaux sur le lien entre les produits défrisant et les risques accrus de cancer du sein et des ovaires. Toutefois, il est à noter qu'il n'y a eu aucune association similaire observée entre le cancer de l'utérus et d'autres pratiques de coiffures, par exemple les décolorations, les permanentes ou les teintures.

Il est possible que les produits de défrisage favorisent l'absorption des produits chimiques par des lésions ou brûlures sur le cuir chevelu, ou par l'utilisation du fer à lisser, dont la chaleur pourrait décomposer les produits chimiques.

Plusieurs experts ont simultanément publié, dans un commentaire, qu'ils jugeaient qu'il était « temps d'intervenir ». Ils ajoutaient que des changements « concernant les produits de soins personnels sont probablement requis à plusieurs niveaux ». Ils croient par ailleurs qu'il est temps de « s'attaquer aux standards de beauté racialisés » et au « manque de transparence sur les produits chimiques » qui sont utilisés dans les produits capillaires.

Source : Radio-Canada

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