En effet, s'il a animé le bulletin de nouvelles pendant 46 ans, sa carrière a failli prendre un autre tournant après le drame de la Polytechnique.
« Je racontais tantôt à Bianca comment la Polytechnique m'avait complètement bouleversé. Polytechnique, c'est arrivé un an après le décès de Charles. On voyait des images à l'écran. Ça a commencé avec un bulletin de nouvelles deux, quatre, six jeunes, quatorze jeunes filles qui ont été tuées. D'abord on ne savait pas que ce n'était que des jeunes filles. Au moment de la tragédie, on ne connaissait pas toute l'histoire. Mais, les images et les seules images qui me revenaient, moi, c'était de voir des parents arriver à la Polytechnique en pleurs. Pour venir voir et s'enquérir de leurs enfants. Et puis, là, c'est une douleur que je reconnaissais parce que je l'avais vécue un an avant () Alors, là, ça m'a comme J'ai failli déraper complètement ce soir-là, prendre mes affaires et partir. Laisser à d'autres le soin de faire cette émission-là.
Mais, au contraire, après ça m'a défini. Ça a défini le Pierre Bruneau que je suis devenu. Dans tous les événements. Avec beaucoup d'humanité. Un patron m'avait déjà dit un jour: Notre métier, c'est un métier de tête. J'avais dit: Si tu n'as que la tête, tu n'iras pas très loin. Il faut que la tête et le coeur soient toujours connectés ensemble. »
Un homme dont la carrière a marqué de nombreuses personnes et à qui nous souhaitons une bonne retraite.