« Jusqu'à la dernière semaine, je te dirais, ne jamais abdiquer. Tsé savoir qu'il y a toujours quelque chose d'autre qui peut arriver.
Pas d'acharnement, mais qui peut arriver et qui permettent à tout le moins un soulagement dans la période que tu vis et qui est plus difficile.
Maintenant j'y pense même plus. On a des examens de routine et chaque fois que j'y vais, Ginette me pose toujours la même question "Comment tu te sens?" avant d'y aller et je dis "Je suis sûr que ça va bien aller" puis effectivement, je n'ai aucune crainte et si ça arrive, parce que ça peut arriver, je me dis que c'est un privilège d'avoir eu la santé jusque là.
Il y a des choses qu'on ne contrôle pas et certainement pas ça.
J'ai trop vu d'enfants mourir, j'ai trop vu accompagner trop de familles, accompagner des gens qui me disaient comment on fait pour vivre.
Un deuil, c'est un éléphant qu'on doit manger une tranche à la fois. Une tranche à la fois et puis on y va tranquillement.
Une fois, deux fois, ce n'est surtout pas avoir d'indigestion. Tu veux tout gérer ça et c'est difficile à dire.
C'est long le processus et ce n'est pas la même chose pour tout le monde.
Mais un deuil doit se vivre. »