La femme pouvait bel et bien allaiter dans le centre commercial
La semaine dernière, une femme qui allaitait son bébé sur le banc d'un centre commercial s'est fait interdire de le faire par un groupe d'agents de sécurité.
Pour dénoncer cet acte commis par les agents et pour montrer leur soutien à la femme en question et à toute autre femme qui souhaite allaiter son bambin en public, une centaine de femmes se sont rassemblées au centre commercial en question, le Centre Eaton, à Montréal. Elles s'y sont, à leur tour, installées pour allaiter leur enfant.
L'une des organisatrices de l'événement qui s'est tenu dimanche, Gabrielle Charest, affirme avoir été surprise du nombre de participants.
« On pensait être six ou sept personnes, mais finalement, on est beaucoup plus! Je ne peux pas croire qu'en 2022, c'est encore un tabou ou un débat d'allaiter en public. »
Elle explique d'ailleurs qu'aucune femme ne devrait se faire enlever le droit d'allaiter en public, que ce soit par inaccessibilité des salles d'allaitement ou par choix.
La mère qui s'était fait avertir, Isabelle Côté, explique s'être sentie humiliée.
« Je me sentais comme une voleuse. Je me sentais humiliée. Ça me dépasse que ça me soit arrivé. »
Elle a d'ailleurs déposé une plainte à la Commission des droits de la personne.
La directrice du Centre Eaton exprime que cet incident est un cas isolé.
« Le Centre Eaton de Montréal encourage l'allaitement maternel dans toutes ses aires communes, tel que prescrit par la Charte des droits et libertés québécoise et canadienne. »
Deux femmes qui ont été rencontrées par La Presse se disent elles aussi surprises. En effet, Marie-Ève Héroux allaite également son enfant en public, et affirme n'avoir jamais été dérangée. Malgré tout, elle dit se faire dévisager. Même son de cloche du côté de sa mère.
« À mon époque, c'était encore gênant, les gens ne comprenaient pas. Des années plus tard, je ne veux pas que ma fille ait à se cacher. »
Gabrielle Meloche, responsable des affaires publiques d'Ivanhoé Cambridge, propriétaire du centre commercial, décrit l'acte comme un fâcheux incident.
« Ce n'est même pas un débat qui a lieu d'être. Les femmes ont le droit d'allaiter où elles veulent. C'est vraiment une erreur de la part de l'agente de sécurité. »
Madame Côté termine d'ailleurs en disant que le rassemblement de dimanche n'était pas pour la défendre, mais pour normaliser l'allaitement dans un lieu public.
« Ce que j'ai compris cette semaine, c'est que ce n'est pas un cas isolé. Des dizaines de mères ont vécu la même chose. Allaiter, c'est difficile. On doit se sentir fière et à l'aise de le faire. »
Source : La Presse
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