Le propriétaire de Twitter suspend les comptes de plusieurs journalistes ayant écrit à son sujet
En se portant acquéreur du réseau social Twitter, l'homme d'affaires milliardaire Elon Musk comptait en faire l'endroit le plus libre en matière d'expression. Il avait alors décidé, entre autres, de redonner accès aux comptes ayant été bannis par le passé, sous l'ancienne administration.
Cependant, depuis les derniers jours, le patron de Tesla et SpaceX se montre contradictoire aux politiques qu'il a lui-même mis en place.
Seulement dans la journée du jeudi 15 décembre, le réseau social a, sous les ordres de Musk, suspendu les comptes d'une demi-douzaine de journalistes qui couvrent les affaires liées à Twitter et étant donc par le fait même parfois critique à son égard.
Cette décision, toujours pas justifiée par l'entreprise, survient au lendemain de la suspension du compte @ElonJet, créé par l'étudiant américain Jack Sweeney dans le but de suivre les déplacements du jet personnel de M. Musk et ainsi constater à quel point ses déplacements à bord, souvent de très courte durée et inutile, sont très polluants. Le tout était réalisé à l'aide de données d'ores et déjà disponibles à tous en ligne.
Les journalistes dont le compte a été suspendu s'étaient d'ailleurs emparés du sujet, mercredi soir.
Ainsi, alors qu'il expliquait que le « doxxing » [NDLR le fait de divulguer en ligne l'adresse, l'identité ou toute autre information personnelle] n'avait pas sa place sur la plateforme, il en était selon lui de même pour les journalistes.
Le réseau télévisuel d'information en continu CNN, dont l'un de ses journalistes a vu son compte Twitter se faire suspendre, trouve la décision totalement injustifiée.
Matt Binder, qui écrit pour le média en ligne Mashable, a pour sa part expliqué avoir été banni de Twitter à la suite de l'une de ses publications montrant une capture d'écran d'une déclaration du Los Angeles Police Department [le service de police de Los Angeles]. Dans cette dernière, le service de police affirmait à plusieurs médias, dont l'agence de presse Associated Press, leur signalant être en contact avec le réseau social sur différents incidents liés à du harcèlement. Il précise cependant qu'aucun crime n'avait encore été rapporté.
Steve Herman, journaliste pour le réseau radiophonique Voice of America, estime pour sa part avoir été banni pour des Tweets concernant d'autres journalistes bannis de la plateforme pour avoir parlé du compte @ElonJet.
Plusieurs observateurs sont unanimes sur le fait que l'homme d'affaires exerce la même pratique qu'il critiquait sans cesse concernant les anciens administrateurs. Il les taxait de museler les propos conservateurs.
Source : Radio-Canada Info
